jeudi 19 décembre 2013

 
L’interminable attente de l’inévitable
 
— Max, vois-tu Dan?
— Non malheureusement!
— Ça fait deux heures déjà qu’il est parti.
Avec cette dernière phrase que Dominique vient de dire, le temps semble plus long maintenant. La nuit vient de tomber avec cette pluie qui n’arrête pas depuis ce matin. Dans cette cabane, nous sommes à l’abri de la température atroce accompagnée de ce vent froid de fin d’automne. Assis sur ma chaise au bord de la fenêtre à attendre que Dan revienne avec de l’essence pour le camion, je ne vois que du noir dans cette forêt qui me semble de plus en plus sauvage pour moi. Je suis le seul à penser ça, les autres trouvent que tout est normal dans cette forêt. Je m’éloigne de la fenêtre pour aller dans la chambre en faisant signe à Dominique d’aller se coucher lui aussi. Je vois que ça ne le presse pas d’aller dormir maintenant, avant que Dan soit arrivé, mais il n’a pas autre chose à faire pour le moment.        
Une heure après, dans la chambre, je finis par m’endormir sur ce lit si dur pour mon dos, mais bon! Ça fait l’affaire pour la dernière nuit dans cette cabane. Mon sommeil est si agité, je m’éveille plusieurs fois en sursaut et scrute l’obscurité qui m’entoure dans la pièce.
Plus d’une fois j`ai l’impression que quelque chose ou quelqu’un me touche pendant que je dors. Cependant, je recommence à peine à me rendormir que j’entends quelqu’un frapper à la porte.
Je sors vite de mon lit et cours regarder par la fenêtre à côté de la porte, mais rien! il fait trop noir. Dominique, à moitié endormi, arrive à côté de moi en me demandant pourquoi je suis levé. 
— Dominique, tu n’as pas entendu frapper à la porte?   
— Non, mais j’ai entendu courir. Pourquoi? Dan est là?
Sans réfléchir j’ouvre la porte, mais à ma surprise ce n’est pas Dan, mais bien une petite fille en pleurs devant nous.
La petite fille ne fait pas plus de 7 ou 8 ans à son apparence; elle a des cheveux noirs très longs et porte une robe bleue, mais elle est couverte de boue et trempée jusqu`aux os. Sans dire un mot, Dominique va chercher des serviettes. Je la fais entrer en lui demandant ce qu’elle fait là. Normalement, une fille de cet âge ne se trouve pas dans les bois et, de plus, il n’y a personne dans ce secteur, ça prend bien une heure avant de trouver la route.
Elle dit que ses parents ne bougent plus et qu’ils ont fait un accident. Mais elle ne m’en dit pas plus sur le sujet. Elle continue toujours de pleurer. Je dois en avoir le cœur net et comprendre ce qui se passe, je prends mon manteau en disant à Dominique que je vais dehors et qu’il doit rester dans la cabane avec elle. Je m’éloigne de la cabane pour prendre le sentier pour me rendre sur la route.                                
Après une heure je finis par trouver la route, il y a de la lumière, mais à peine, et la pluie commence enfin à s’arrêter. Je cours le plus vite possible en craignant le pire, on voit une voiture au bord de la route. En arrivant à côté, je remarque qu’il y a deux personnes à bord, ça doit être les parents de l’enfant. En me tournant la tête pour voir l’avant de la voiture je vois à terre un corps humain; en me retournant, je découvre avec horreur que c`est bien lui.
— Non, pas toi, Dan!
                       
        
 
 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire